L’enseignement
Le maximum de niveau que j’ai eu en même temps est de l’ordre de 5 : terminale, 4ème, 5ème, CM1 et maternelle. Fameuse question : comment j’ai fait ??? Et bien, ce n’est pas si compliqué que cela si on comprend que mes enfants sont complétement autonomes dès la 4ème / 3ème (voir ci-dessous les moyens pédagogiques), semi-autonomes en 6ème/5ème et complétement dépendants (ou presque !) en maternelle et primaire. Autrement dit, les enfants qui sont réellement à ma charge sont ceux du primaire (la maternelle n’étant pas obligatoire donc pas contrôlée, je fais l’impasse les jours où je n’ai pas la disponibilité). Alors il est vrai que j’ai eu, certaines années, 2 ou 3 enfants en primaire et que mon cerveau a ressemblé à un ordinateur avec plusieurs pages google ouvertes en même temps et entre lesquelles je jonglais pour suivre à la fois l’exercice de maths de l’une, l’exercice de français de l’autre et faire une dictée à une autre encore ! Ce fut des moments de sport de haut niveau intellectuel de par la vivacité d’esprit nécessaire, encore plus difficile quand il y avait un bébé en plus à gérer ! Mais bon, je m’en suis sortie, un peu sur les nerfs parfois, mais c’est faisable ! Avec un regard d’humour sur la situation et la conviction quant à ce que l’on fait, ça passe même plutôt bien. Par contre, pour l’histoire, la géographie et les sciences, j’ai essayé des cours en communs (préparés par mes soins durant les grandes vacances pour pouvoir les faire sur mesure pour chaque enfant), et cela fut assez sympa. Donc voilà, les (maternelles et) primaires travaillaient tous en même temps avec moi dans la même pièce (français et maths tous les matins, les autres matières dispatchées sur les après-midis de la semaine), les 6ème/5ème avaient leur travail à faire après quelques explications si nécessaires et se mettaient dans une pièce à part pour le faire. A moi ensuite de trouver avec eux le temps de la correction ou de l’accompagnement si besoin (entre les primaires et maternelle si possible, ou en fin de matinée, ou en début d’après-midi ou en soirée ou le week-end; mais jamais tout ça à la fois dans une même semaine, ouf !). Et les autres (4ème à Terminale), en autonomie complète avec leurs livres et corrigés, quelque part dans la maison, selon leur humeur (mais je vérifie encore en 4ème et 3ème que le travail est fait et corrigé et s’il y a trop de vert sur les feuilles (couleur de la correction), je reprends, dans un moment de libre, le travail avec l’enfant concerné, ce qui arrive rarement !).
Alors comment est-ce que j’arrive à cette fameuse semi-autonomie en 6ème/5ème et autonomie à compter de la 4ème ?
Parce que je travaille beaucoup sur 2 axes durant la primaire et le début du collège : le sens du travail bien fait et fait jusqu’au bout, de l’effort, de la persévérance et, surtout, ce que l’on appelle les compétences transversales :
- Savoir lire et comprendre tout type de texte et y discerner les informations et données nécessaires au traitement des questions posées.
- Savoir lire, comprendre et interpréter tout type de document, qu’il soit littéraire, mathématique, géographique, historique ou scientifique (carte, diagramme, tableau, etc etc ….), savoir écrire sans fautes de grammaire, de conjugaison et d’orthographe.
- Savoir utiliser un dictionnaire français et linguistique (dictionnaire de langues).
- Savoir quelle opération utilisée parce que le sens de chacune d’elles est compris.
- Savoir lire et travailler les grands nombres et les nombres décimaux.
- Savoir utiliser les différents instruments de géométrie, se repérer dans l’espace (de la feuille notamment) et connaître le vocabulaire de base en géométrie.
- Savoir effectuer une recherche sur Internet.
- Savoir organiser son travail et le présenter correctement, de manière lisible et agréable.
- Savoir se corriger soi-même (avec l’aide des corrigés bien sûr !) en toute honnêteté.
- Savoir comment traduire un texte en langue étrangère pour le comprendre.
- Savoir structurer sa parole ou son écrit pour présenter de manière compréhensible une pensée développée et argumentée.
- Savoir développer une ouverture d’esprit et un esprit critique au travers de la réflexion et de l’analyse.
- Etc …
Autrement dit, toutes ses compétences qui leur seront grandement utiles durant toutes les années qu’ils choisiront d’étudier, non seulement pour le Bac mais aussi bien au-delà.
Alors il est clair que toutes ses compétences ne sont pas parfaitement acquises et maîtrisées à l’entrée en 4ème, mais elles sont suffisamment travaillées pour leur permettre d’évoluer seuls et de les parfaire au fil du temps, moyennant un accompagnement à la demande.
Le reste n’est, pour moi, que secondaire : une connaissance qui n’est pas utilisée est une connaissance qui n’est pas retenue donc je n’axe pas du tout sur tout ce qui est du type mémorisation de connaissances (sauf lorsque c’est indispensable bien sûr !), ayant constaté que lorsque l’enfant est motivé et/ou dans le besoin de savoir quelque chose, il l’apprend beaucoup plus spontanément et facilement. La culture G, on peut l’acquérir de bien d’autres manières que par du par cœur pendant 10 ans ! La mémoire, on peut la travailler autrement qu’en faisant apprendre des leçons comme à l’école ! Le recul que j’ai avec mes étudiantes me permet de l’affirmer sans problèmes : elles en savent bien plus que moi et, surtout, ce n’est certainement pas grâce à moi qu’elles le savent. Elles l’ont donc appris elles-mêmes, lorsque la nécessité s’est présentée, et aucune ne s’est trouvée en échec ou hors jeu par rapport aux autres par manque de connaissances !! Quant à mes ados, l’une d’elles me dit que ses amies sont régulièrement étonnées de ce qu’elle sait …
Mon investissement hebdomadaire est donc le suivant :
- Contenu des cours et progression annuelle définis et préparés durant les vacances d’été, ce qui me donne un gain de temps considérable au quotidien durant l’année.
- Chaque week-end : vérification rapide du travail de la semaine passée pour le collège, préparation de la feuille de route pour chaque enfant (maternelle à 3ème inclue). Comme ça, chacun sait ce qu’il a à faire dans la semaine (et je tiens compte de ce qu’il faut éventuellement revoir suite à ma vérification rapide). Cela me prend 1 à 2 heures selon la quantité d’enfants au collège et la nature des supports. Classement aussi dans les différents classeurs du travail effectué durant la semaine précédente (mais certaines années je faisais ce classement à chaque petites vacances).
- Chaque jour : enseignement des enfants en primaire et maternelle comme succinctement décrit ci-dessus (entre 2 et 6h/ jour selon les moments), réponses et aides ponctuelles à mes collégiennes + accompagnement quand nécessaire pour les 6ème/5ème ( de moins de 1h à 1h30 /2h par jour mais c’est assez rare que j’en fasse autant) + débriefing et coaching de mes lycéennes, surtout en soirée ou durant les repas (donc c’est du temps informel , c’est dans la discussion, alors je ne considère pas cela comme du temps IEF : elles seraient au lycée, je ferai pareil !)
La répartition dans la journée/semaine se fait ainsi :
- Maternelle : pas de règle !
- Primaire : maths et français le matin (2h de travail environ), le reste réparti sur les après-midis (2 à 3 h de travail environ). On travaille les lundis, mardis, jeudis toute la journée et les vendredis après-midis, parfois aussi le mercredi ou le samedi, quand il y a du retard de pris sur la progression annuelle, un besoin de traiter un point en profondeur et que le temps ne se trouve pas ailleurs pour le faire ou avant le contrôle… Mais c’est très très exceptionnel !
- Collège et lycée : les filles répartissent leur travail sur la semaine comme elles le souhaitent, mais gardent à peu près la même répartition que les plus jeunes. Elles se lèvent juste plus tôt car le volume de travail est vraiment plus conséquent.
Remarques :
- La feuille de route établie en début de semaine pour chaque enfant tient compte des » à -côtés » : RDV , sorties, visites etc … Il y a donc des semaines où on travaille vraiment beaucoup beaucoup (6h ou plus certains jours de ces semaines chargées en primaire) et les semaines où c’est vraiment cool (2h environ certain jours de ces semaines cool !)
- Il y a les années avec emploi du temps par enfant, les années sans emploi du temps du tout et les années avec emploi du temps pour certains enfants (les collégiens aiment bien se fabriquer un emploi du temps calqué sur ceux de leurs ami(e)s scolarisé(e)s !). Il y a même eu l’année où maman a essayé de se faire son propre emploi du temps pour tout caser, mais elle n’a jamais réussi à le tenir !!! MDR !)
- A ceci s’ajoutent les activités » extrascolaires » : musique, gymnastique, scoutisme, bibliothèque, équitation -selon les enfants- et ce que nous appelons les » moments spi » consacrés aux enseignements bibliques.
Pour l’intendance de la maison
Le vendredi matin est consacré au travaux pratiques ménagers : les enfants nettoient leur chambre, les WC et salles de bains ainsi que leur pièce bureau et, à tour de rôle, ce qui ressemble plus ou moins à une salle de jeu. Chacun fait son repassage (celui de la dernière est fait par une grande soeur). Cela représente 1h à 1h30 par enfant et leur permet d’acquérir les bonnes habitudes et gestes qui leur serviront toute leur vie. Les sols des pièces à vivre sont faits une fois par semaine, en général le samedi soir par les 2 plus grands enfants présents à la maison (donc ça tourne sur 3 têtes étant donné les absences de l’une ou l’autre). A ma charge demeurent le linge, les multiples rangements et petits nettoyages que personne ne remarque mais qui finiraient par faire vraiment dégoûtant s’ils s’accumulaient, le nettoyage de la buanderie, les poussières des pièces à vivre et le gros ménage annuel. Chaque jour les enfants tournent de manière équitable sur la vaisselle (et oui, nous n’avons pas de lave-vaisselle !) et un coup d’aspirateur. Pour la cuisine, depuis que je fais l’IEF, je me suis simplifié cette tâche au maximum : courses une fois par semaine et c’est tout, sur la base de menus préétablis pour n’acheter que le strict nécessaire (et éviter les gaspillages et dépenses inutiles). Je n’utilise que des produits non cuisinés, mais il y a beaucoup de surgelés au niveau des légumes pour économiser le temps de l’épluchage. Nous mangeons des plats les plus naturels possibles, avec peu d’ingrédients, très simples et bon marché donc ça va vite. Et je trouve souvent des petites mains pour me proposer leur aide, sinon je les sollicite en cas de besoin.
Au fur et à mesure que les enfants avancent dans les études (à compter de l’année du Bac), leurs tâches ménagères diminuent pour qu’elles aient plus de temps pour étudier et parce que cela est de plus en plus difficile pour elles de trouver la disponibilité pour les faire. Elles gèrent leur repassage selon leurs besoins, leur espace privée (chambre) et donnent un coup de mains quand c’est vraiment nécessaire et que je sais qu’il est possible de les solliciter.
Laurence (Utilisé avec autorisation de l’auteur – http://jenseignemonenfant.over-blog.com/tag/organisation/)